Débrief #1 : Retour sur l'affaire Khashoggi

Octobre 2018 fut mouvementé sur la scène internationale. Un évènement dont certaines révélations bouleversent encore l’actualité provoque une crise diplomatique entre plusieurs puissances.

Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi entra au consulat saoudien d’Istanbul. Il n’en ressortira jamais. Le saoudien âgé de 60 ans était exilé aux Etats-Unis depuis plusieurs années où il pratiquait son métier de journaliste au sein du journal « The Washington Post ». Plusieurs de ses tribunes rédigées pour le célèbre journal peuvent justifier son exil outre-Atlantique, il lui arrivait d’être critique du Prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane. Notamment sur l’implication de l’Arabie Saoudite dans la guerre qui sévit au Yémen. Il expliquait même dans une interview craindre pour sa vie s’il venait à reposer le pied sur la péninsule arabique.

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Sa disparition tourna rapidement les regards vers son pays natal, l’Arabie Saoudite. Cette dernière demeura plusieurs jours dans le déni, mais c’était sans compter les révélations des médias et autorités turques, grâce à des images de vidéosurveillance, sur l’arrivée puis le départ d’un commando saoudien durant le passage du journaliste au consulat.

Les autorités saoudiennes finiront par reconnaitre sa mort des suites d’un interrogatoire qui aurait mal tourné. Il est important de noter qu’une quelconque implication du Prince héritier saoudien dans cet assassinat sera fermement nié par les autorités saoudiennes. S’en suivirent des licenciements et arrestations en Arabie Saoudite justifiés par la mort présumée accidentelle de Jamal Khashoggi.

Mohamed Ben Salman, prince héritier saoudien

A ce jour ni la préméditation de l’assassinat ni l’implication de Mohamed Ben Salmane n’ont été démontrées. Pour autant la réputation de réformateur du dirigeant saoudien qu’il avait longtemps cherché à bâtir est désormais fortement entachée.

Désignée comme responsable du meurtre de Jamal Khashoggi par l’ONU, l’Arabie Saoudite s’expose à une crise diplomatique au Moyen-Orient mais également à l’international. Le Président turque Erdogan réclame une enquête par une délégation juste et impartiale. La France et l’Allemagne ont sanctionné les 18 saoudiens accusés d’être responsable de la mort du journaliste en les privant d’accès sur leur territoire. L’Allemagne ira même plus loin en suspendant ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite tant que la lumière n’aura pas été faite sur cette affaire. Donald Trump quant à lui demeure sur la réserve et soutient le Prince héritier.

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Photo de couverture : 24 Heures

Première photo : www.aljazeera.com