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DÉCODER #2 - Le Tibet, un territoire seul face au géant chinois

  • Photo du rédacteur: INFO MONDE
    INFO MONDE
  • 4 déc. 2019
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 déc. 2019




Info sur le pays


Le Tibet est un territoire situé au nord de l’Himalaya en Asie. Connu pour le Dalaï Lama, autorité spirituelle bouddhiste, le Tibet historique se compose de trois régions traditionnelles l’Ü-tsang, l’Amdo et le Kham. Le bouddhisme peut-être considéré comme religion voire de philosophie de vie qui suit l’enseignement de Siddharta Gautama. Il était omniprésent dans la vie des tibétains, la religion régissait même la sphère politique. Le Tibet était proche d’un système féodal basé sur des valeurs de paix et de non-violence.


Petit rappel historique


La république populaire de Chine est fondée en 1949 après plusieurs années de guerre civile et d’instabilité politique. À sa tête, le chef du parti communiste Mao Zedong, fait part de ses intentions de “libérer” le Tibet de son système. Il met sa parole en action le 7 octobre 1950, l’Armée Populaire de Libération (APL) envahit le Tibet. Nettement supérieure en nombre, elle ne laisse aucune chance à l’armée tibétaine qui est rapidement vaincue. Un accord de libération pacifique est signé en 1950 entre les deux pays. Il mentionne la division du Tibet en province chinoise dont celle du Tibet autonome. Le Tibet est aujourd’hui dans une impasse, sans le soutien de la communauté internationale il ne peut pas sortir de ce conflit articulé autour des intérêts d’une Chine supérieure.



Le Tibet sous les rouleaux compresseurs Chinois


La tempête communiste


L’annexion du Tibet a permis aux Chinois d’intensifier leur présence sur le territoire. Les communistes lancent une propagande dans toute la région. L’APL distribue aux civils de la monnaie chinoise et des livres issues de la pensée socialiste. Des réformes sont menées sur le modèle de collectivisation des campagnes. Le Tibet n’a plus la main sur son administration, il est peu à peu incorporé à la Chine. En 1959, Les Chinois bombardent le palais du Dalaï Lama. Sous cette menace de mort le chef spirituel s’exile en Inde, il est suivi par de nombreux moines et civils. Les rébellions tibétaines sont réprimées dans le sang par l’armée chinoise qui instaure un climat de terreur dans les monastères et les villages. Des événements atroces sont commis par le parti : déportation de moines et de civils accusés de trahison dans des camps de travail, pillage des monuments culturels et religieux, humiliations publiques. La révolution culturelle de Mao fait beaucoup de dégâts au patrimoine tibétain. Le pays symbole du culte bouddhiste, voit ses milliers de monastères réduits en cendre. Les moines restés sur place doivent prêter allégeance au gouvernement de Beijing sous peine d’emprisonnement. L’armée rouge de Mao détruit la culture tibétaine par la force, les religieux et certains laïques sont envoyés dans des camps de travail, d’autres torturés ou exécutés. Des enfants tibétains sont enlevés à leurs parents pour être éduqués en Chine.


Depuis 1950, une oppression constante


En 1978, le successeur de Mao, le Président Deng Xiaoping ralentit au processus de destruction de l’identité tibétaine. Les symboles bouddhistes ne sont plus censurés, cependant il n’existe toujours pas de réelle liberté religieuse au Tibet. Pour preuve, la Chine choisit elle-même le Panchen-Lama, deuxième autorité bouddhiste. La population le considère comme illégitime mais est forcée de lui prêter allégeance. Les moines restés sur place sont surveillés en permanence par des caméras ou par des policiers. La liberté d’expression est bafouée, il est interdit de parler du Dalaï Lama, les photos de lui sont autorisées uniquement s’il est en compagnie de Mao. Le nouveau président chinois, soucieux de garder une autorité sur le Tibet, adopte une nouvelle stratégie : “noyer” les tibétains sous la masse chinoise. Des milliers de chinois sont ainsi envoyés au Tibet pour y travailler, la capitale Lhassa passe ainsi de 25 000 à 500 000 habitants. Le Tibet devient une destination touristique populaire en Chine. Les touristes profitent des nouvelles infrastructures et visitent les restes de la culture tibétaine. Le gouvernement a réussi à développer “une culture en vitrine” en donnant l’illusion que l’identité tibétaine perdure. La Chine exploite toutes les ressources du pays en vue de s’enrichir, elle tire un gros bénéfice du tourisme mais aussi des ressources en eau et en minerais. Cette nouvelle forme d’oppression est tout aussi violente car elle enlève au peuple tibétain le sentiment d’appartenance à son pays. Sous les rouleaux compresseurs chinois, le Tibet n’a plus d’autonomie que son nom.



L’impasse Tibétaine


En bientôt soixante ans d’occupation, le Tibet suscite peu d’intérêt de la part de la communauté internationale. Si un pays décidait de le soutenir, il ferait une croix définitive sur ses relations économiques et diplomatiques avec la Chine. Le peuple tibétain est envahi d’une vague de désespoir, la non-violence les a mené dans une impasse. La résistance est réprimée dans le sang. En 2008, Les émeutes de Lhassa on fait près de 200 morts. En réaction aux émeutes, la propagande chinoise diffuse des images de tibétains vandalisant des commerces chinois et cache le nombre réel de victimes. Le gouvernement chinois veut s’assurer que sa population ne soutient pas le Tibet. En conséquence, il interdit aux journalistes et ONG l’entrée sur le territoire. Depuis 2011, leur souffrance a poussé 144 Tibétains à s’immoler par le feu. Les Tibétains en détresse, envoient des photos à la presse internationale en espérant obtenir du soutien. Horrifiés par la situation du Tibet, des réseaux de solidarité envers les réfugiés tibétains ont pris forme. Toutefois, les gouvernements internationaux n'ont, pour l'heure, décidé d’aucune mesure concrète pour stopper l’oppression. Il est difficile pour le Tibet d'envisager l'avenir. Sans le soutien de la communauté internationale, le pays est probablement condamné à rester une province chinoise perdant peu à peu son identité.

La question de la succession de l’actuel Dalaï Lama âgé de 83 ans, inquiète les bouddhistes. Si la Chine désigne elle-même le prochain chef spirituel, elle déclencherait l’indignation de l’opinion publique mondiale. Cet événement marquerait peut-être la fin de l’indifférence des gouvernements face à la souffrance du peuple tibétain.



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Photo de couverture : www.voyagoo.fr 

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