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Taxes américaines : Quelles conséquences à la politique de Trump ?

  • Photo du rédacteur: INFO MONDE
    INFO MONDE
  • 3 juin 2018
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 juin 2018




Début Mars, le Président des États-Unis, Donald Trump, déclarait dans une allocation sa volonté d’instaurer de fortes taxes sur l’importation de l’acier et de l’aluminium. Une prise de position qui s’aligne dans la logique protectionniste du Président Américain afin de privilégier l’industrie américaine. Comme attendu, cette annonce ne manquera pas de susciter de lourdes réactions à travers le monde et en particulier chez les principaux exportateurs concernés comme le Canada, le Mexique et l’Union Européenne. Aussi, plusieurs conséquences pourraient découler avec ces nouvelles taxes. Comment réagiront les exportateurs concernés ? Ces taxes sont-elles vraiment bénéfiques pour l’économie américaine ? Une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union Européenne est-elle à craindre ? Éléments de réponses.


Le 1er Mars, Donald Trump annonce que les États-Unis appliqueront dorénavant une taxe à hauteur de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur les importations d’aluminium. Des taxes plutôt importantes qui devraient avoir pour effet de freiner les pays étrangers à exporter ces produits vers les États-Unis. Le but étant de privilégier l’industrie américaine dans la production d’acier et d’aluminium et par conséquent de créer de l’emploi dans l’industrie sidérurgique. Cette prise de position plutôt protectionniste de la part du Président des États-Unis n’est pas vraiment une surprise. Il s’agissait d’une de ses nombreuses promesses de campagne, qu’il honore aujourd’hui en permettant aux industries du nord-est du pays de relancer leurs activités. Des régions qui avaient par ailleurs massivement voté pour le candidat Républicain lors des élections de 2016. Pour justifier sa décision, Donald Trump a déclaré devant la presse que le commerce de ces matériaux était jusqu’alors inégal pour les États-Unis, et ce depuis des décennies.


Une annonce qui n’aura pas manqué de faire réagir les pays exportateurs de ces produits aux États-Unis tels que les membres de l’Union Européenne, le Canada et le Mexique. Précisons qu’initialement ces derniers bénéficiaient d’un délai d’un mois pour négocier avec les États-Unis. C’était sans compter la détermination du tempétueux Président Américain qui décidera d’appliquer les taxes douanières au Canada, au Mexique et à l’Union Européenne sans trouver de compromis.


Un refus de négociation globalement regretté par les principaux intéressés. En effet, la hausse prévue des taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium devraient affaiblir la production de ces métaux pour les pays exportateurs, qui ne comptent évidemment pas en rester là. L’Union Européenne a immédiatement réagi. Le Président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker a affiché ses regrets vis-à-vis de cette prise de position, qu’il trouve injuste. Il a de plus expliqué qu’elle risquait avant tout d’aggraver les choses et que l’Union Européenne ne resterait pas sans rien faire.


Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission Européenne

Plusieurs ministres européens ont manifesté leur déception, précisant que ces mesures ne seront bénéfiques pour personne. Certains craignent à présent des conséquences néfastes pour la sidérurgie européenne, en particulier au niveau des emplois. Sigmar Gabriel, le ministre des affaires étrangères allemand a ainsi déclaré :


“ l’UE doit réagir de manière ferme aux taxes douanières punitives des États-Unis qui menacent des milliers d’emplois en Europe ”

Effaré par ces mesures restrictives et surtout punitives, le Premier Ministre Canadien, Justin Trudeau, a été le premier à réagir. En guise de réponse à l’orientation manifestement protectionniste de la politique économique américaine, le Chef de l'État Canadien a décidé d’imposer dorénavant 12,8 millions de dollars de taxes sur les produits américains. Une riposte qui sera également suivie par le Mexique qui prendra lui aussi la décision d’imposer d’importantes taxes sur des produits comme la charcuterie, les fruits et autres ingrédients alimentaires en provenance des États-Unis.


Plusieurs observateurs s’accordent aujourd’hui à le dire : une véritable guerre commerciale et économique est en train de voir le jour entre les États-Unis, pays importateur, et le Canada et le Mexique, pays exportateurs d’acier et d’aluminium. Il paraît cependant impossible d’affirmer si cette guerre commerciale connaîtra un jour un vainqueur. D’autant plus qu’il est possible que l’Union Européenne vienne jouer un rôle en faveur des pays exportateurs.


Cela s’apparente donc être un défi risqué pour Donald Trump qui désire plus que jamais faire passer l’Amérique d’abord. Mais cette prise de position protectionniste, apparemment fondamentale pour le chevronné Président Américain sera-t-elle réellement bénéfique pour les États-Unis ? Beaucoup sont encore sceptiques. Il semblerait que les effets de ces taxes pour les américains soient plus complexes et pourraient en fait aussi impacter d’autres secteurs. Car oui, les taxes imposées sur les importations d’acier et d’aluminium vont faire augmenter les prix de ces métaux, indispensables pour la construction immobilière et automobile. Selon plusieurs rapports, les conséquences de l’augmentation des prix de l’acier et de l’aluminium seraient telles que pour 30 000 emplois créés dans la sidérurgie, ce seraient environ 150 000 emplois qui seraient détruits dans d’autres secteurs.


Une mesure protectionniste qui pourrait finalement se retourner par elle-même contre l’économie américaine et montrer, une fois de plus, que l’America First pourtant si cher à Donald Trump, a bel et bien un prix.



Crédit Photo : 
Photo de couverture : Le JDD
Première photo : AFP

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