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3 minutes pour comprendre #1 : La réforme de l'université

  • Photo du rédacteur: INFO MONDE
    INFO MONDE
  • 24 mai 2018
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 juin 2018


La réforme de l’enseignement supérieur n’en finit plus de faire parler d’elle. Depuis plusieurs semaines, elle suscite de vives réactions et une vague de protestation chez une partie des étudiants. La loi ORE (Orientation et réussite des étudiants) fait partie d’un plan plus vaste d’amélioration de la condition étudiante dans son ensemble (logement, santé, culture etc). Cette loi est distincte de la création de « ParcoursSup », procédure remplaçant APB dès la prochaine rentrée universitaire. Régulièrement au cœur de la polémique, de nombreuses déclarations circulent à propos de cette réforme. Il est donc souvent difficile de distinguer le vrai du faux. L'université sera-t-elle plus sélective ? Le tirage au sort sera-t-il maintenu ? On décode.


Le nombre de bacheliers attendu en 2018 par rapport à 2017 est en hausse de 28 000 et la situation dans les universités est déjà considérée comme « tendue » par de nombreux observateurs. La ministre de l’Enseignement Supérieur a clairement expliqué l’objectif de cette réforme : « Notre objectif est qu’à la rentrée prochaine, nous soyons en capacité d’accueillir tous les bacheliers ». Le ministère s’est d’ores et déjà engagé à augmenter le nombre de places dans les filières « en tension » (+ 22000 places), 19000 ont déjà été financées à ce jour.


Qu’est-ce que va réellement changer cette loi pour les futurs étudiants et ceux qui le sont déjà ? C’est la question à laquelle nous allons répondre dans cet article.


L’université sera-t-elle plus sélective ?


- Cette loi ne change pas les dispositions d’admissions des formations déjà sélectives, telles que les DUT, prépa intégrées, des écoles, BTS ou encore classes préparatoires classiques. Si les étudiants postulent à ces formations, les deux seules possibilités de résultats d’admission sont « oui » ou « non ».


- Cette loi n’a pas non plus vocation à modifier l’entrée dans les écoles, qui proposent une admission par concours en fonction des résultats des candidats aux épreuves. Aucun changement n’est à noter dans ce domaine.


- Pour les parcours non-sélectifs à l’Université, ils le resteront et les universités pourront adresser deux résultats d’admission seulement aux candidats : « oui » ou « oui, si ». Ce « oui, si » correspond à une mise à niveau proposée à l’étudiant s’il veut étudier dans un domaine dans lequel il ne possède pas la totalité des pré-requis établis. Généralement, ces remises à niveau prendront la forme d’une licence en 4 ans (une année de remise à niveau et une licence classique en trois ans) pour permettre une acquisition des savoirs de base nécessaires à la réussite de l’étudiant dans son parcours.


- Plusieurs universités ont fait connaître leurs craintes quant au calendrier serré de l’application de la réforme, qui selon elles, ne le permettrait pas de mettre en place à temps pour la rentrée ces parcours de remise à niveau.



Frédérique Vidal, la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation

- Qu’en est-il du tirage au sort ?


Cette loi modifie l’admission dans les filières dites « en tension », c’est à dire les filières dans lesquelles le nombre de places est inférieur au nombre de candidats. Avec le système APB (Admission Post Bac), lorsque le nombre de candidats atteignait la limite du nombre de places disponibles, le tirage au sort était alors utilisé pour départager les candidats. Cette pratique n’a cependant concerné qu’un nombre très limité d’étudiants ces dernières années (environ 1% de candidats par an).


La loi ORE institue dans le cas d’un nombre de demandes supérieur au nombre de places une nouvelle procédure : les équipes pédagogiques universitaires devront mettre au point un classement des candidats en fonction de leurs notes au baccalauréat et de la cohérence de leur projet professionnel avec la nature de leurs études. Le « projet professionnel » se veut être une nouvelle sorte de « lettre de motivation », où on demandera aux candidats de justifier leur choix universitaire par rapport à leurs aspirations personnelles et professionnelles.


Le tirage au sort lors de la phase d’admission APB précédant l’année universitaire 2017-2018 a concerné 169 licences dans l’ensemble du pays. L’UNEF, principal syndicat étudiant de France en 2014 avait déjà fait part de ses positions sur le tirage au sort cette année dans le cadre d’une enquête concernant la rentrée universitaire 2015. Il était mentionné dans cette enquête que 190 licences avaient enclenché le processus de tirage au sort, soit 10% environ du nombre total de licences (1800). Le ministère avait à l’époque repris ces chiffres en précisant que la moitié environ de ces 190 licences concernées par la sélection étaient des filières STAPS, tout en précisant que le nombre de candidats impactés par le tirage au sort était de l’ordre de 1%.


Les droits d’inscription à l’université


- Les droits d’inscriptions à l’université seront toujours fixés de manière nationale par le ministère de l’enseignement supérieur.

- La sécurité sociale devient gratuite pour tous les étudiants, auparavant seuls les boursiers en étaient exonérés. Le tarif de la cotisation s’élevait pour les autres à 217 euros par an.

- Le fond de solidarité et de développement des initiatives étudiantes dont la contribution était de 16 euros pour les non boursiers sont supprimés pour tous. La participation au sport étudiant (5,10 euros) est-elle supprimée. Désormais tous les étudiants paieront une « contribution à la vie étudiante » d’une valeur de 90 euros, dont les étudiants boursiers seront exonérés.


La couverture médiatique de cette réforme a surtout fait écho au projet de "sélection" en remplacement du tirage au sort. La cristallisation du débat autour de ce marqueur a biaisé quelque peu la compréhension globale du projet de loi, peu importe l'avis qu'on s'en fait. Des nouveaux changements majeurs ont été laissés pour compte dans le traitement médiatique de ce projet de loi, notamment la fin des droits d'inscription à l'Université.

Lors des premières manifestations à son encontre, de nombreuses fausses informations avaient été partagées, notamment une hypothétique fin des rattrapages ou encore une fin des compensations entre les semestres, éléments qui ne figurent aucunement dans le texte de loi.

Cet exemple nous rappelle qu'il est toujours important d'être vigilant quant à la provenance des informations partagées sur les réseaux sociaux, qui peuvent être fausses et/ou partiellement erronées.



Crédit Photo :

Photo de couverture : L'Etudiant

Première photo : Ouest France

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