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Qui est Paul Watson, le tempétueux fondateur de la Sea Shepherd ?

  • Photo du rédacteur: INFO MONDE
    INFO MONDE
  • 18 avr. 2018
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 mai 2018



« Les germes, les vers, les abeilles, les arbres peuvent vivre sans nous. Nous ne pouvons vivre sans eux. Nous avons besoin d'eux, ils n'ont pas besoin de nous. C'est aussi simple que ça. » Telle est sa philosophie. Telle est la raison de son combat depuis 60 ans. Marin, écologiste et amiral canadien, qui est donc Paul Watson, le pirate environnementaliste mondialement reconnu pour son irréprochable volonté de protéger la planète, bien que mondialement controversé pour ses actions très directes ? Portrait.


Né à Toronto d’un père franco-canadien et d’une mère dano-canadienne, c’est probablement l’environnement dans lequel Paul Watson a grandi qui l’a mené à devenir l’un des plus grands écologistes du XXIème siècle. Ayant grandi dans un petit village de pêcheur situé dans la province du Nouveau-Brunswick, au Canada, Paul Watson est déjà un protecteur féroce de la planète et de ses animaux dès son plus jeune âge. À 9 ans, il entreprend le démantèlement de pièges installés par des trappeurs dans les environs, après que ces derniers aient réussi à tuer un castor. Malgré son jeune âge, il tentera à plusieurs reprises de troubler les chasses aux canards ou aux cerfs organisées dans les alentours.


Paul Watson suit un peu plus tard un cursus en sciences de la communication et des langues à l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique. Les cours qu’il suivit l’amenèrent à penser : pourquoi ne pas préférer la pratique à la théorie ? À seulement 17 ans, Paul Watson devient guide à l’exposition internationale de Montréal en 1987 avant de déménager à Vancouver.


L’année 1968 sonne comme un tremplin pour sa carrière. Il s’enrôle dans les gardes côtes canadiens, puis un an plus tard dans la marine marchande, avec laquelle il embarquera sur de nombreux navires de nationalités très différentes. Ces expéditions, très formatrices, lui permettront d’acquérir l’expérience nécessaire afin de faire face aux conditions météorologiques ainsi qu’aux dangers présents dans les zones marines de crise. Fort de cette expérience, il se lancera, un peu plus tard, dans des activités concrètes pour la protection de l’environnement.


Tout commence par des protestations contre des essais nucléaires sur l’île d’Amchitka au large de l’Alaska. Son désir de préserver l’environnement l’amène à la co-création de sa propre association : la Don’t Make a Wave Committee, qui deviendra par la suite la célèbre organisation Greenpeace.


Paul Watson est l’un des 8 fondateurs de cette organisation de renommée mondiale, d’où son numéro de membre à vie : 007. À la fois skipper et membre du conseil d’équipage, il navigue sur les bateaux de Greenpeace jusqu’au milieu des années 70, réalisant de nombreuses campagnes et missions dans le but de préserver la biodiversité et l’environnement marin.


Parmi elles pourrions-nous citer la mission d’aide aux soins en Dakota du Sud en 1973 lors de la crise de Wounded Knee, où bien encore la mission de campagne de 1975 contre la flotte baleinière soviétique, durant laquelle le marin mit sa vie en péril lorsque qu’il vit, depuis son bateau se situant au milieu d’un harpon russe et d’un banc de cachalots, l’un des animaux jaillir au-dessus de son embarcation pour mourir quelques secondes plus tard. Comme il l’eût souvent expliqué, les regards que l’animal et lui échangèrent durant ces quelques secondes bouleversèrent sa vie à jamais. Il fit dès lors le serment de défendre les animaux marins jusqu’à la fin de ses jours.


Paul Watson devient au fil du temps une personnalité très controversée alors que les missions en mer se multiplient. Sa préférence pour des méthodes très directes fait débat. Il suscitera d’ailleurs la controverses lors de l’une de ses dernières missions pour Greenpeace en 1977 contre la chasse aux phoques, quand, après s’être rendu sur la banquise afin de sensibiliser l’opinion publique, il fit usage de la violence envers des chasseurs sur place.


Paul Watson - La première loi de l'évolution est : s'adapter ou mourir

Ces méthodes, jugées trop directes et à l’encontre des principes de Greenpeace lui valurent son exclusion définitive de l’ONG en 1977.


Mais ça n’arrêtera pas le marin canadien qui, soif de continuer à défendre la cause environnementale, fonde la même année sa propre association : la Sea Shepherd Conservation Society. Une fois encore, le groupe se colle dès lors une étiquette toute faite sur le front, celle d’une « police pirate » aux méthodes brutales. Plusieurs rapports décrivent les actions menées par l’organisation comme étant trop radicales : sabotages, espionnage illégal, projections d’objets sur d’autres bateaux…En 2010, le Capitaine, tel que son équipage aime le surnommer, provoque la collision volontaire d’un baleinier japonais au large des côtes australiennes. Un acte qui ne restera pas impuni. Aussi, ce n’est pas seulement le Japon qui entreprend des poursuites, mais également les Etats-Unis, le Canada, la Norvège et même le Costa Rica. Ses méthodes d’engagement sont mal vues par les autorités, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il fut emprisonné deux années plus tard en Allemagne, à la suite d’une demande d’Interpol.


Une des nombreuses actions de Sea Shepherd, en pleine mer

Si certains médias parlent « d’écoterroriste », ou de « pirate », Paul Watson reste une personnalité très en vogue aujourd’hui et les récompenses n’ont cessé de pleuvoir : son association est d’ailleurs la vedette d’une émission de télé-réalité américaine depuis 2007 : Justiciers des Mers. Paul Watson fut également considéré comme « l’un des héros écologistes du XXème siècle » par le Time Magazine en 2000. Plusieurs villes françaises lui ont par ailleurs remis la citoyenneté d’honneur.


The Guardian, Janvier 2008 - L’une des 50 personnalités qui pourraient sauver le monde

Ses idées continuent d’inspirer de nombreux amoureux de la nature et des animaux autour du globe. Les ouvrages du Capitaine connurent un grand succès de leur temps, parmi lesquels nous pourrions citer Earthforce ! (1993), Ocean Warrior (1994), ou bien encore Seal Wars (2002).


Mais Paul Watson ne compte pas seulement sur ses publications pour répandre ses théories. Dans les années 80, il choisit de s’engager au cœur de la politique, où il se présenta en tant que représentant du parti des Verts lors des élections fédérales canadiennes à deux reprises, puis, un peu plus tard, en tant que candidat à la mairie de Vancouver. Il choisit aussi de s’engager au cœur de l’éducation en tant que conférencier et professeur d’écologie dans de nombreuses universités aux quatre coins du monde, dans le but de sensibiliser les élèves à l’importance de la protection de la biodiversité par le partage de ses théories misanthropes anti-nationalistes.


Aujourd’hui installé à Paris avec sa femme et ses deux enfants, Paul Watson valorise une vie peut-être plus apaisée bien que son immanquable volonté de protéger l’environnement se fait malgré tout ressentir à travers ses nombreux soutiens aux organisations similaires, telles que Defenders of Wildlife, Fund for Animals, ou Earth First!.


Paul Watson, en quelques mots, c’est : l’amour de la nature, la compassion envers les animaux, une volonté de fer pour la protection de la planète Terre mais surtout, le besoin de partager et d’éduquer ses prochains à la question de la conservation environnementale. Cependant, son impact reste à nuancer. Ses idées, bien que pleines de sens, ont divisé l’opinion publique et ses méthodes souvent très radicales et parfois à l’encontre des droits humains n’ont pas manqué de faire de Paul Watson, l’un des écologistes les plus controversés de ces dernières années.


Crédits photos :Photo de couverture : www.usatoday.com
Première photo : www.seashepherd.fr

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