Parcoursup : L'avis des lycéens

Pour étailler notre argumentation mais surtout pour vous proposer plusieurs points de vue sur la nouvelle réforme de l'accès à l'enseignement supérieur, nous sommes allés à la rencontre de deux lycéens qui font l'expérience de Parcoursup.

Entretien avec Charline et Florian, tous deux élèves de terminale.

Bonjour à vous deux et merci pour le temps que vous nous accordez. Vous êtes en Terminale, c'est bien ça ?

Charline : Je suis actuellement en Terminale L.

Florian : Je suis en Terminale Scientifique.

Vous vous plaisez dans vos études ? Comment vous considérez vous en tant qu'élève ? Comme un(e) élève moyen(ne), un(e) bon(ne) élève ou un(e) très bon(ne) élève ?

Charline : Oui complètement, et je dirai bonne élève.

Florian : Oui, les études me conviennent, j’ai prévu de faire des études plutôt longues après le bac pour faire le métier que je souhaite. Je me considère comme un bon élève dans l’ensemble.

Vous avez donc été mis face à un nouvel outil dernièrement, à savoir Parcoursup. Quel est votre ressenti pour l’instant ?

Charline : Personnellement j'ai eu 3 universités qui m'ont acceptée dès le premier jour, une autre s'est ajoutée hier donc je me sens pas concernée par la plupart des futurs étudiants en liste d'attente voire refusés partout. Après en université ils prennent bien plus facilement qu'en CPGE par exemple, ça joue. Mais les universités qui m'ont acceptée ne sont pas mon premier choix et je suis en liste d'attente pour toutes les publiques (dont mes 2 premiers choix), alors j'attends de voir si des places se libèrent, je croise les doigts mais je suis 1000è en liste d'attente donc je sais pas trop ce que ça va donner.

Florian : J’apprécie cette nouvelle plateforme et je la trouve facile d’utilisation. Je trouve qu’elle valorise mieux les élèves qui ont bien travaillé dans l’année et qui ont de bons résultats, la sélection dans les écoles est plus juste. Par contre, le point faible est qu’un grand nombre d’élèves (qui ne sont pas mauvais) sont en liste d’attente et certains d’entre eux ne pourront pas obtenir les formations qu’ils souhaitent.

Vous pensez que l’outil actuel pourrait être amélioré ? Si oui comment ?

Charline : Le négatif ce n'est pas réellement Parcoursup en soit pour ma part mais le soucis du secteur (car du coup je suis parmi les 5% hors secteur que les universités réservent exprès), et le fait que pour les universités publiques c'est toujours pas sélectif, je sais que j'aurais plus facilement eu ma place si ça avait été sur dossier. Dans les points négatifs propres à parcoursup il y a le délai de réponse aussi, le 22 mai 3 universités m'ont dit oui et j'ai jusqu'à demain pour donner une réponse, c'est relativement court et dans ma tête c'est un peu la panique, hésitation entre 2 universités et pas vraiment le temps d'y réfléchir correctement. Et plus le temps passe, plus les délais raccourcissent. Aussi on ne connaît pas parfaitement le fonctionnement, en liste d'attente par exemple, 1000è pour 1200 places, mais on ne sait pas combien ont dit oui définitivement donc combien de chance on a de récupérer une place. Parce que certes il y a des désistements mais il y a aussi des "engagements" définitifs et on ne sait pas combien de places il reste à ceux en liste d'attente par exemple.

Florian : Oui je pense qu’il y aurait des modifications à apporter pour que les élèves obtiennent plus de réponses positives dès le premier tour, pour cela il faudra améliorer l’algorithme qui sélectionne les élèves, essayer de trouver un moyen de rendre la sélection plus « personnalisée » pour chaque profil d’élève et enfin je pense qu’on peut trouver des solutions pour mieux accompagner les élèves dans leur orientations pour qu’ils puissent choisir des formations plus adapté à leur profil et à leur dossier.

En tant que lycéens, comment vivez-vous le fait d’être mis en concurrence de cette façon, trouvez vous cela juste ?

Charline : Alors non c'est totalement injuste car ce n'est pas au mérite du tout (sauf dans les écoles sélectives). J'ai cependant une amie qui a été refusée dans une université sélective alors qu'à l'entretien ils lui avaient dit oui, car ils "savaient que ça n'allait pas être son premier choix", à 16 de moyenne elle a été refusée tandis que ses amis avec 9 à 11 de moyenne ont été admis. C'est clair que l'idée de concurrence est là, on la voit partout sur les réseaux d'ailleurs, il suffit d'aller voir sur Twitter par exemple. Mais oui c'est sûr qu'on vit des injustices, de sélection d'abord, avec des algorithmes dont nous n'avons pas connaissance d'ailleurs, il y aurait des critères sociaux mais ça reste à prouver. Et des injustices de secteurs aussi. Faire partie des 5% à être admis juste pour un critère géographique c'est certes intelligent pour ceux qui sont dans la région mais 5% reste un taux beaucoup trop faible pour les futurs étudiants hors secteurs qui ont la possibilité de se déplacer pour accéder à l'université de leur choix, c'est mon cas.

Florian : Je pense qu’on est trop jugés sur les notes que l’on obtient dans l’année, il suffit d’un contrôle raté pour faire basculer une moyenne, donc je pense que la sélection en fonction des notes est assez injuste, je pense qu’il faudrait plus se pencher sur la motivation de chaque élève.

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Photo de couverture : Le Parisien